Logo diag2act titanium

Les enjeux européens de l’approvisionnement en titane

Fin 2015, j’ai eu l’occasion de rédiger un article sur la situation de l’approvisionnement en titane pour les Annales des Mines.

DELABORDE Patrick, « Les enjeux européens de l’approvisionnement en titane », Annales des Mines – Responsabilité et environnement, 2016/2 (N° 82), p. 86-91. DOI : 10.3917/re1.082.0086. URL : www.cairn.info/revue-responsabilite-et-environnement-2016-2-page-86.htm

Quelle est la situation pour l’approvisionnement en titane en 2023 ?

Si les données économiques de cet article sont actualisables, le fond reste plus que jamais d’actualité. On notera que ces dernières années le marché aéronautique est devenu le premier consommateur de titane.

A l’époque de la génèse d’EcoTitanium (2010-2014), nous avions sollicité Airbus et Safran pour participer au montage de ce projet. Nous mettions en avant la fragilité de la situation européenne sur ce matériau stratégique, et les enjeux de souveraineté nationale et européenne.
Malgré notre insistance, nous avions eu une écoute polie, mais nous n’avions pas eu de suite.

L’invasion de la Crimée avait été pourtant une première alerte sur la fragilité des approvisionnements en titane.
Nous avions dû revoir le montage et pu trouver une solution pour lancer EcoTitanium grâce au support de l’Etat Français, à travers l’ADEME, et le Crédit Agricole Centre France. Ainsi EcoTitanium a produit ses premiers lingots en 2018.

EcoTitanium

La crise liée aux déboires du Boeing 737 Max fin 2019, puis du COVID en 2020, ont failli avoir raison de cette nouvelle filière Titane avec la mise sous cocon d’EcoTitanium pendant plus d’une année, puis un redémarrage sous conditions avant que la vente d’Aubert et Duval par Eramet ne soit finalisée en 2023.

Plus de doutes, l’approvisionnement en titane est bien stratégique pour nos grands donneurs d’ordres !

D’ailleurs leur dépendance à VSMPO et à la Russie reste préoccupante et fragilise le poids de l’Union Européenne et de la France vis à vis de la Russie. Si nous avons pu nous passer du gaz et du pétrole russe en 14 mois, il n’en est pas de même pour le titane.

Saura t’on en tirer les conséquences à long terme, ce serait souhaitable. Je ne doute pas qu’à court terme, l’énergie et les moyens apportés par l’arrivée d’un nouvel actionnariat et d’un nouveau management puisse permettre de développer cette entité. Larticle récent de Bruno Durand dans l’Usine Nouvelle en est la confirmation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Nos derniers articles

Nos catégories

Stratégie Industrielle

Supply-chain

Titane

Tranche Tête d'un lingot de TA6V élaboré par EcoTitanium

EcoTitanium